Dans Le Ventre de Paris, de faux-semblants semblent dangereusement se reproduire à la chaîne, sans fin, et ce, aussi bien chez les êtres que dans les lieux de quartiers des Halles. Le héros éreinté, Florent, y perd toute existence – aussi bien son identité que sa propre vie ou son rapport avec le temps. Lors de cette disparition du vrai, le personnage pénètre dans un univers détaché du reste de Paris. Cet autre monde situé à l’intérieur d’un « ventre » devient quant à lui un simple échiquier accueillant uniquement des pions que fait avancer ou reculer à son goût le créateur zolien. L’échappatoire de Florent dans le rêve ne fait que mimer ce damier – irréalité dont on ne peut jamais sortir. La « clef des songes » de cette œuvre semble ainsi, tout comme le surréalisme de Magritte, troubler notre regard face à une réalité qui n’est qu’une simple surface : le monde factice des mots.