Une courte contribution à l’occasion des 43es Journées de l’École de la cause freudienne consacrées aux traumatismes dans la cure analytique, dans laquelle l’auteur met en correspondance la vie du peintre polonais Władysław Strzemiński, reconnu comme l’un des plus grands artistes modernes polonais, et son énergie créatrice exceptionnelle, d’une part, et son œuvre, d’autre part. En 1916, dans les tranchées de la Première Guerre mondiale, il perd une jambe, un avant-bras et un œil ; lorsqu’il meurt en 1952, il est victime du stalinisme : licencié de son poste de professeur, malade de la tuberculose et vivotant dans la plus grande pauvreté. Entre les deux, c’est la fuite par la « frontière verte » de la révolution bolchevik qui a mal tourné et la Seconde Guerre mondiale. Comment cette vie martyrisée et traumatisée a pu générer une telle créativité, étant entendu qu’à chaque étape de sa vie Strzemiński renouvelle ses conceptions artistiques ? À partir du couple de concepts Kraft / Bedeutung, l’auteur se demande quel sens donner au hasard qui fait se croiser dans un œuvre l’énergie vitale, un désir aveugle au service de la vie, et les structures signifiantes qui permettent de l’investir dans des symbolisations, ici artistiques. (Voir aussi « L’Unisme et la Théorie du voir de Władysław Strzemiński », étude également déposée aux archives ouvertes HAL SHS.)