Les conséquences affectives de l'anticipation d'un confinement en période de pandémie - Université Rennes 2 Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2022

Les conséquences affectives de l'anticipation d'un confinement en période de pandémie

Résumé

De nombreuses études démontrent les effets néfastes de l’isolement social sur la santé physique et psychique des individus (Holt-Lunstad et al., 2015). En ce sens, des recherches récentes révèlent les conséquences négatives des périodes de confinement liées à la pandémie de COVID-19 sur la santé et le bien-être des individus (Brooks et al., 2020 ; Roychowdhury, 2020) et mettent en évidence le rôle modérateur de certaines caractéristiques individuelles ou de personnalité (dépression, style d’attachement, Moccia et al., 2020 ; préférence pour la solitude, extraversion, névrosisme, ouverture d’esprit, Michinov & Michinov, 2021). Au-delà des effets du vécu d’un confinement, la présente recherche s’intéresse à l’impact de la simple anticipation d’une nouvelle période de confinement, et donc d’isolement social, sur le bien-être individuel. Dans ce but une procédure d’imagerie mentale d’un soi futur (Baumeister et al., 2002 ; Twenge et al. 2007) a été employée dans deux études menées en ligne à un an d’intervalle auprès d’étudiants (N = 407 pour l’étude 1 et N = 460 pour l’étude 2). Après avoir répondu à plusieurs questionnaires de personnalité (Préférence pour la solitude, estime de soi-trait, dimensions du Big Five), les participants étaient amenés à se projeter dans une situation future, soit de confinement (études 1 et 2), soit de distanciation physique sans confinement (étude 1), soit de retour à la vie normale (études 1 et 2). A la suite de l’induction du soi futur, l’état affectif des participants était mesuré avec différents indicateurs : état émotionnel -PANAS- (études 1 et 2), estime de soi-état –Nezlek et Plesko (2001)– (étude 1) et bien-être –adaptation de l’indice WHO-5 de l’OMS– (étude 2). Les résultats obtenus dans les deux études sont convergents. Les participants placés dans la condition de soi futur "confiné" (ou de soi futur "distancié", étude 1) ont ressenti plus d’émotions négatives (et moins d’émotions positives), présentent des scores de bien-être et d’estime de soi-état plus faibles que les participants affectés à la condition de soi futur "normal". Par ailleurs, cet effet est modéré par la préférence pour la solitude : les participants dont le score de préférence est faible ont été plus négativement affectés que les autres par la mobilisation d’un soi futur "confiné" ou "distancié". En matière de santé publique, ces résultats suggèrent l’importance de considérer les répercussions psychologiques des communications médiatiques mettant l’accent sur la possibilité de nouveaux confinements.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04193094 , version 1 (01-09-2023)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04193094 , version 1

Citer

Sophie Brunot, Estelle Michinov, Anthony Cherbonnier, Nicolas Michinov, Estelle Michinov, et al.. Les conséquences affectives de l'anticipation d'un confinement en période de pandémie. 14ème Congrès International de Psychologie Sociale, ADRIPS, Jul 2022, Bordeaux, France. ⟨hal-04193094⟩
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