Les formes extimes de la web-intimité (1996-2004)
Abstract
Dans cette communication, nous nous proposons d’étudier la trame particulière qui se tisse entre le regardeur et le créateur de pièces « post-produites ». La « postproduction » semble faire suite à la pratique de détournement née dans les années 70’s avec Guy Debord : mais le détournement dénonçait, proclamait tandis que la « post-production » déplace, réagence, subjective. De même, à l’heure des expériences interconnectées, de la co-construction médiatique, un ensemble de contenus audiovisuels semblent devenus communs, sans auteur clairement défini. On pourra alors se demander comment se redistribuent interprétation et production de sens entre auteur et regardeur. Pour s’approcher de cette question, nous nous intéresserons au mode d’agencement des éléments audiovisuels de trois réalisations : Dans celle de Johan Grimonprez et Charlotte Lehouzon, nous daltoniens (depuis 2009), la réalisation est proche d’un détournement puisque c’est un
vidéocollage de sources multiples. Cependant, deux éléments divergent : les sources sont bien plus variées (pub, vidéo amateur, journal
télévisé…) et le montage évolue dans le temps au fil de l’actualité ;Dans mon travail, (2012), le remontage est inclus dans une composition
vidéo plus large où des acteurs filmés sont replacés devant les images postproduites. De plus, l’échelle de la projection, proche de la
taille réelle, place le regardeur dans un autre rapport aux images ;Enfin, Clemens von Wedemeyer avec, 2008 - 2010, propose les éléments dans une dispersion spatiale. C’est le regardeur, dans son parcours, dans sa « trajectoire », qui assemblera les éléments de manière singulière. Nous verrons donc que chaque agencement laisse certaines possibilités de lecture et attribue une place corporelle bien spécifique au spectateur. Nous nous interrogerons sur les conséquences que cela entraine